Animés par Nicole OUVRARD, Directrice des Presses AGRA et RÉUSSIR, de nombreux intervenants ont émis leur point de vue afin de cerner in fine, les compétences qui pourraient être visées pour accompagner par la formation, les chefs d’exploitation agricole à réussir les transitions agronomiques, climatiques, organisationnelles par le numérique.
Julien DENORMANDIE, ministre de l’Agriculture a rappelé aux côtés de Marianne DUTOIT, Présidente de VIVEA, l’importance croissante du numérique de l’amont à l’aval de l’ensemble des filières agricoles et la nécessité d’accompagner notamment les chefs d’entreprise quant à l’utilisation des nouveaux outils mais aussi l’analyse des données, source de valeur ajoutée pour conduire l’exploitation agricole et alléger l’organisation du travail.
Doris MARQUARDT, chargée du numérique et de l’innovation au sein de la Commission européenne a rappelé les enjeux de la numérisation qui passe avant tout par le développement des infrastructures Haut débit sur l’ensemble de l’Europe rurale. Neuf objectifs pour moderniser le secteur par la promotion de la numérisation en agriculture et plusieurs programmes d’investissement tel qu’HORIZON EUROPE accompagneront les États membres pour développer une démarche qui se veut globale.
Pour Véronique BELLON MAUREL, Coordinatrice du Living Lab Occitanum et Directrice de l’Institut Convergence Agriculture Numérique, l’agriculture numérique s’appuie sur le paradigme de l’aide à la décision par l’observation. Il convient de dépasser l’aspect production car mieux produire c’est aussi mieux communiquer. L’agriculture numérique c’est aussi construire l’échange, la concertation, le retour d’expérience.
Si Hervé PILLAUD, agriculteur et spécialiste du numérique précise que le numérique c’est oser utiliser, comprendre et s’approprier, il met également en avant la nécessité de réfléchir au bien commun et l’obligation pour les chefs d’exploitation notamment les éleveurs de « faire bouger les paramètres ».
Carole ROCCA, Directrice des fermes Leaders, confirme que la formation est essentielle pour former à l’utilisation et joue un rôle dans le partage et l’échange entre pairs. « Il ne faut pas attendre qu’une solution soit ultra validée scientifiquement pour la tester et avancer et apprendre en marchant ». Elle nous rappelle l’importance de « commencer par des petits pas pour démystifier le sujet.
Pour Julietta CONTRERAS, Responsable du réseau des Digifermes, des solutions existent et fonctionnent. Néanmoins beaucoup d’outils et de solutions en sont encore au stade de la recherche et les solutions évoluent très vite. La robotique implique pour elle aussi que l’agriculteur change sa façon de concevoir son activité.
Murielle SASSE d’AGRO D’OC et Laurent BOUTON d’INNOVAL, développent tous deux des formations permettant aux chefs d’entreprise agricole de se familiariser avec les outils numériques. Pour eux, le numérique est un moyen d’améliorer les performances de l’entreprise et de se faciliter la vie. Objectiver les différents outils et propositions restent aujourd’hui majeur.
Et si certains se posaient des questions sur notamment l’arrivée des robots en élevage et le rapport aux animaux, Nathalie HOSTIOU, chercheuse à l’INRAE et Anne-Marie LEBRETON, éleveuse en Normandie, nous ont convaincus par une étude menée d’une part et par du vécu d’autre part, de la réduction de la pénibilité du travail pour les éleveurs, d’une flexibilité plus importante dans l’organisation du travail, d’un retour positif du rapport aux animaux mais aussi de l’image positive et plus « moderne » du métier et de la richesse des données disponibles pour optimiser ses performances.
Certain du rôle de la formation quant au développement du numérique au sein des entreprises agricoles, le Conseil d’administration de VIVEA a ouvert dès 2020, une nouvelle priorité de développement et de financement dans son Plan Stratégique 2021-2026.
VIVEA accompagnera le développement d’une offre de formation visant à réfléchir aux besoins des chefs d’entreprise agricole induisant un choix éclaire sur les solutions numériques.
Une appropriation de méthodes sur l’analyse des données semble également indispensable.
Il nous appartiendra également de rendre accessible le numérique aux personnes les plus éloignées et d’agir pour le bien commun de tous.