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Le Limousin, terre d’élevage, connaît depuis quelques années une augmentation importante de la taille des exploitations agricoles et en parallèle une baisse de la main d’oeuvre notamment familiale conduisant à un surplus de travail pour l’éleveur. Une augmentation de la taille des troupeaux laitiers ou allaitants, une pression administrative et règlementaire intensifiée et une complexification des tâches de l’entrepreneur rendent son métier et son travail plus intense et complexe.

Désormais, l’éleveur revendique ouvertement de travailler moins, de disposer de ses week-end, de partir en vacances et au-delà de plus de temps, il souhaite du bien-être et de la sérénité dans son travail.


Le bien-être au travail, concilié à la performance de l’entreprise, devient ainsi aujourd’hui, sur ce territoire, un sujet largement relayé par les organisations professionnelles agricoles.

Pourtant, aucune offre de formation n’est proposée aux agriculteurs sur cette problématique. Devant cette carence, les élus du comité VIVEA du Limousin ont décidé de faire du sujet de l’efficacité et du bien-être au travail une priorité de leur PDFT (Plan de développement de la formation dans les territoires) 2016 – 2018.


Le comité a commandé dans un premier temps une synthèse à l’Institut de l’Élevage (Idele) qui travaille depuis de nombreuses années sur les questions de l’organisation du travail en élevage. Cela a été complété par une étude d’Oxymore et Idea Recherche pour connaître les compétences clés nécessaires pour construire des formations pour accompagner les agriculteurs vers plus d’efficacité et le bien-être au travail.

Efficacité et bien-être au travail : de quoi parle-t-on ?

La synthèse de l’Idele se base sur les travaux du Réseau Mixte Technologique Travail en élevage. Elle souligne que pour un agriculteur, le travail est un équilibre entre trois dimensions. En effet, il est à la fois un facteur de production économique, une succession de tâches et chantiers à organiser et une activité qui construit, sans mal-être physique ni mental, son identité personnelle et professionnelle.

Les principales conditions pour le bien-être d’un agriculteur résumées :

Questions de compétitivité : L’augmentation de la productivité de la main d’oeuvre

Questions de métier : Une reconnaissance de son rôle social

Questions de métier : Une reconnaissance de son rôle social

Questions de temps libre : Plus de temps libre

Questions de travail : L’amélioration de ses conditions de travail

Question de compétitivité

La diminution du nombre d’actifs agricoles se poursuit à un rythme soutenu en France. L’agrandissement des surfaces et des cheptels par travailleur et surtout l’augmentation des rendements induit une croissance continue de la productivité du travail. Les impacts sur les marchés sont discutés mais les études sur les coûts de production dans toutes les filières montrent que pour atteindre une rémunération d’1,5 SMIC, l’augmentation de la productivité de la main-d’oeuvre reste un levier privilégié.

Question de métier

Les crises économiques, morales et identitaires de nombreuses filières animales, interrogent les éleveurs sur leur métier. Les citoyens – consommateurs sont de plus en plus critiques vis-à-vis de l’élevage et d’aucuns (véganisme, antispécisme) remettent en cause son existence même. Son ancrage dans un espace local, dans des paysages et des écosystèmes est controversé. Pour les éleveurs, le besoin de reconnaissance de leur rôle social est devenu central (Dufour et Giraud, 2012).