Renforcer la résilience de l’agriculture et de la société dans cette nouvelle décennie implique de faire face à deux défis majeurs : l’eau et le sol. En effet, nous devons faire face aux problèmes tels que les sécheresses, les inondations, l’érosion et la perte de fertilité des sols. Cependant, l’eau et le sol peuvent également être la solution à ces problèmes.
Quelle alternative ?
L’Hydrologie Régénérative par le Keyline Design offre aux agriculteurs la possibilité de faire évoluer leurs pratiques pour une gestion plus efficace de l’eau et une préservation des sols.
Le Keyline Design : Un atout pour la structuration des agrosystèmes ?
Complémentaire à l’Hydrologie Régénérative, le Keyline Design offre une approche structurée pour la conception des éléments des agrosystèmes. Cette méthode repose sur la compréhension des reliefs et des circulations d’eau pour déterminer la disposition des parcelles, des cultures, des haies, des boisements et des infrastructures.
En utilisant le Keyline Design, les agriculteurs peuvent aménager leur terre de manière à maximiser la captation et la rétention de l’eau. Les courbes de niveau, les chemins d’eau et les zones de concentration permettent de guider les flux d’eau et de prévenir l’érosion du sol. Ainsi, les agriculteurs peuvent réduire le ruissellement, augmenter la capacité de stockage de l’eau et améliorer la fertilité des sols.
Une approche liée à toutes les pratiques agroécologiques…
L’Hydrologie Régénérative est nécessairement couplée à toutes les pratiques agroécologiques qu’elle structure et complète telles l’agroforesterie, les agricultures de conservation et sur sol vivant, le pâturage tournant dynamique ou toutes formes de restauration d’écosystèmes, de reforestation et de sylviculture raisonnée.
Rencontre avec Laure COLOMBO vigneronne à Saint Péray (07) qui a suivi une formation de quatre jours sur l’Hydrologie régénérative par le Keyline Design proposé par l’ADAF (Association Drômoise d’Agroforesterie).
Le Domaine de Lorient où elle est installée depuis 2014 est une ferme paysanne, regroupant vergers, animaux et au cœur de la production, les vignes ! Cette formation venait compléter les formations déjà suivies en agroforesterie, gestion de l’enherbement, fertilité des sols …Laure est engagée depuis le début dans une approche globale de la conduite de son vignoble qu’elle raisonne au cœur d’un environnement divers.
Que retenez-vous de cette formation ?
C’est le commencement de tout pour ensuite réfléchir aux autres dimensions de son système. Cela nous permet de mieux raisonner notre environnement, mieux comprendre le cycle de l’eau sur sa propriété, ainsi que les impacts de la qualité de l’eau sur les cultures, pourquoi à cet endroit ça pousse moins bien, de planter dans le bon sens !
Comment avez-vous vécu cette formation ?
La capsule de formation à distance proposée au début la formation était très bien construite, très riche et a permis d’appréhender le présentiel avec des bases communes entre les stagiaires.
Les vidéos mises à notre disposition pour aller plus loin sur le sujet nous ont permis de voir comment cette approche était utilisée dans le monde entier par les agriculteurs et notamment en Australie où ils sont très avancés sur le sujet.
Les cas présentés en présentiel pour nous aider à raisonner ces concepts étaient pertinents.
Toutefois il aurait été bien de partir également d’une page blanche et de ce fait d’aller plus loin sur l’étude de faisabilité à partir d’un cas emprunté à un stagiaire. En effet, la mise en place d’un système agricole intégré basé sur l’approche keyline design nécessite une étude approfondie de la topographie, du climat, de la géologie, des sols et des spécificités de l’exploitation. Toutes ces données ne sont pas faciles à traiter pour un exploitant et il aurait été intéressant d’y consacre au moins deux journées
Quels seraient vos arguments pour inciter un collègue à suivre cette formation ?
Tout d’abord, le keyline Design et l’hydrologie sont des approches qui se basent sur la gestion de l’eau, un enjeu crucial pour l’agriculture. Ces approches peuvent aider les agriculteurs à s’adapter aux changements climatiques en permettant une gestion plus efficace de l’eau par une meilleure clé de lecture de leur territoire. C’est un sujet qui nous réunit tous, d’ailleurs nous venions tous d’horizons différents !