mars 2022 Auvergne-Rhône-Alpes

Les viticulteurs de la CUMA de Sarcey (69) et du Groupement d’Intérêt Économique et Environnemental (GIEE) “La Beaujolaise de Sarcey” sont à l’origine d’une formation de 2,5 jours leur permettant de résoudre leurs questions techniques :

  • comment faire sans le glyphosate ?
  • comment travailler avec un tracteur vigneron plutôt qu’avec un enjambeur ?
  • comment limiter l’utilisation des intrants dans la vigne pour aller vers des sols autonomes grâce  l’implantation d’engrais verts ?

Trois viticulteurs du groupe 30 000 de la cave coopérative AGAMY se sont joints aux cinq viticulteurs de la CUMA pour se doter de ressources, dans le but d’expérimenter de nouvelles techniques d’enherbement et de travail du sol.

Des ressources diverses et complémentaires

Accompagnés par Marina Cholton, animatrice à la Fédération des CUMA du Rhône, les viticulteurs ont décidé de bénéficier des savoir-faire d’un groupe de viticulteurs alsaciens en GIEE qui a travaillé sur les mêmes problématiques depuis 5 ans en conduisant des expérimentations sur leurs parcelles avec des chercheurs de l’INRAe de Colmar.

Les viticulteurs de Sarcey ont ainsi bénéficié de l’expertise du chercheur de l’INRAe et des résultats concrets des viticulteurs alsaciens. Ils ont repéré des itinéraires performants de reconception d’un système viticole et ont ainsi pu définir de nouvelles pratiques à mettre en œuvre sur leur territoire. Ils ont aussi appris à conduire des tests à grande échelle sur leurs parcelles, à observer, à enregistrer et à analyser les résultats pour en tirer des enseignements.

En allant sur place, ils ont visualisé les travaux conduits sur les vignes et ont aussi pu rencontrer de multiples acteurs avec des visions complémentaires :

  • chercheur INRAe,
  • président de l’association de construction et de diffusion des connaissances des résultats du GIEE,
  • directeur de l’exploitation du lycée viticole de Rouffach,
  • technicien d’une coopérative viticole,
  • acteurs d’une CUMA axée sur l’organisation collective du travail.

Cette complémentarité des ressources apportées leur a permis d’avoir une approche plus globale des problèmes à résoudre et de leurs solutions.

Paroles de viticulteurs

2 viticulteurs, Mathieu Subrin, président de la CUMA de Sarcey, et Christophe Bourbon, membre du groupe 30 000 de la cave AGAMY, témoignent des bénéfices tirés de cette formation :

Mon but est de trouver un enherbement temporaire en inter-rang.

Mes vignes sont plantées en rangs larges (plus de 2 m) pour passer avec un tracteur. On avait essayé de mettre un enherbement permanent mais trop de concurrence l’été, surtout les années sèches.

On a appris qu’il ne fallait pas semer trop tard, avant les vendanges si c’est possible. J’ai appris qu’il était intéressant de semer des céréales car ça va monter assez haut et donc servir de tuteur à la vesce, et aussi quand vous allez les rouler, ça va garder l’humidité et éviter l’évaporation. Ça évite aussi l’érosion car les racines sont toujours présentes et on roule dessus.

On sème toujours plusieurs variétés (avoine rude 30%, 60% vesces, 10% trèfle de perse) : c’est mieux car si une variété ne prend pas, les autres peuvent prendre. L’année prochaine, je ferai mon mélange moi-même : prochaine étape avec le groupe de la CUMA et le groupe 30 000.

Christophe

Dans nos essais d’implantation d’engrais verts, on va utiliser la méthode de travail qu’ils nous ont transmis. On se rend compte qu’il faut aller à l’essentiel : sur les engrais verts, ils avaient fait plusieurs essais avec une seule variété sur toutes les parcelles, alors que maintenant ils sèment un mélange de variétés et ils voient ce qui sort.

J’ai plusieurs idées de pratiques à changer suite à cette formation :

Je vais semer mes engrais verts en semis direct. Selon le groupe d’Alsace, le temps passé en préparant le terrain n’est pas concluant donc je vais essayer en semis direct. Et je vais semer plus tôt et plus dense.

On va faire nos mélanges nous-mêmes pour les couverts car les mélanges tout prêts sont très chers.

J’ai besoin de différents matériels de travail du sol : on n’a pas encore décidé au niveau de la CUMA mais on réfléchit pour investir dans un semoir et un matériel de travail du sol inter-cep.

Mathieu

Guitty PICHARD – conseillère VIVEA Auvergne-Rhône-Alpes