février 2024 Nouvelle-Aquitaine Occitanie

Une centaine de participants (organismes de formation, élus, organisations professionnelles agricoles…) s’est réunie, à l’initiative de la Délégation Sud de VIVEA le 8 février 2024, à Agen pour explorer la place des relations humaines dans le pilotage de l’entreprise agricole .

Un rapport au travail qui a largement évolué et qui impacte les relations au sein des entreprises

Marie-Pierre Demon-Feuvrier, docteur en sciences de l’éducation, a ouvert les débats en dressant un panorama des évolutions récentes de la société : évolution du rapport au temps, à l’espace, nouveau rapport au travail, à l’environnement, nouvelles façons d’apprendre. En 2022, seuls 21% des français considèrent leur travail comme très important contre 60% en 1990.

Ainsi, l’enjeu pour favoriser l’attractivité des métiers et la qualité des relations humaines sera de développer plusieurs facteurs : plus d’autonomie, de reconnaissance sociale, la mise en lumière des valeurs de l’entreprise et du chef d’entreprise, plus de la collaboration et modernité dans les métiers.

Développer les partenariats, s’appuyer sur les outils existants, redonner du sens : 3 clés pour mieux accompagner les exploitants agricoles dans leurs RH

Une table ronde de différents acteurs intervenant pour le monde agricole (Cabinet Graines et Compétences, Interprofession du Cognac, IDELE, ATAG, et Well done) a permis de recueillir des témoignages concernant l’accompagnement des agriculteurs sur cet enjeu.

Pour Emmanuelle Grateloup de Graines et Compétences, le chef d’entreprise doit se centrer sur les valeurs de son entreprise, ce vers quoi il tend, les savoir-être recherchés et, « arrêter de lutter pour trouver le mouton à 5 pattes ! »

Denis Baraud du BNIC (Bureau National de l’Interprofession du Cognac) constate, quant à  lui, que les ressources existent sur les territoires, que les acteurs sont nombreux mais que ceux-ci ne travaillent pas forcément ensemble. Développer une marque employeur peut ainsi être un bon moyen pour coordonner, structurer et valoriser une démarche au service du monde agricole.

Sophie Chauvat de l’Idele a fait part des travaux menés dans le cadre du RMT travail et elle note « qu’il est essentiel de travailler sur le sens du métier », sur sa cohérence. Les formateurs RH  ont à leur disposition des outils mais « sont parfois isolés dans leurs pratiques ».

Sabine Suarez, de son côté, questionne l’activité travail, qui correspond au travail réel tel qu’il est mis en œuvre et qui est à différencier du travail prescrit. Ses recherches et son champ d’action visent, entre autres, à détacher la situation de travail de la personne qui exécute le travail. Cela permet de questionner ce que cela coûte pour faire du « bon travail » et de faire un lien avec la souffrance liée au travail. Pour améliorer les conditions de travail, il faut redonner des « marges de manœuvre » à la personne qui fait le travail, que ce soit un salarié ou chef d’exploitation .

Pour Virginie Rousselin qui accompagne des collectifs agricoles pour l’ATAG, il est important de « tisser des partenariats », de jouer la complémentarité entre médiation, accompagnement et formation et surtout «  de parler le langage des agriculteurs », d’utiliser des mots « rassurants » pour un sujet qui souvent effraie.

L’après midi était consacrée à des ateliers pour voir comment la formation peut répondre à ces problématiques . Témoignages d’organismes de formation, séquences de travail ont permis d’aborder les questions de la mobilisation des stagiaires en formation RH, d’innovation, d’outillage et d’attractivité/fidélisation des salariés .

Puis Beatrice DINGLI, Directrice Générale de VIVEA, a conclu la journée en en soulignant l’enjeu majeur de massifier les formations RH au moment où le salariat agricole augmente et où les chefs d’entreprise agricole doivent développer des relations humaines de qualité pour garantir la pérennité de leurs entreprises.