Qu’est-ce que la valeur ajoutée pour vous?
C’est réussir à créer de la richesse au niveau d’une entreprise à partir des moyens de production pour vivre de son métier le plus honorablement possible.
Comment a émané l’idée de construire des formations sur le sujet ?
Nous avons construit deux formations sur le sujet de la création de valeur, toutes les deux en réponse à une demande terrain de nos adhérents.
La première formation, intitulée « Hausse du coût des intrants, quelles stratégies pour capter de la valeur ajoutée sur nos fermes ? », que nous avons co-construite avec Eva CARICCO de BIOCENTRE, a permis aux maraichers de conduire une réflexion autour de leur prix de vente. En effet, la crise du covid ayant provoqué une chute des ventes et la guerre d’Ukraine une augmentation des coûts, ils leur paraissaient urgent de revoir leur modèle économique.
La deuxième formation, intitulée « Calculer et analyser ses coûts de production, identifier les évolutions avec l’IGP Agneaux de Sologne », nous l’avons construite à la demande du Syndicat Agneaux de Sologne et de l’URGC, pour les producteurs d’ovins de race solognote suite à une enquête menée par le syndicat sur l’idée de créer une IGP. Rapidement, le calcul des coûts de production pour mesurer la faisabilité d’une IGP est apparu comme une étape incontournable.
Quels ont été les impacts de la formation ?
Dans les deux cas, les formations leur ont permis de mieux connaître leur modèle économique et d’identifier des pistes pour générer ou mieux capter de la valeur ajoutée pour leurs fermes.
Pour les maraichers, ils ont pu identifier de manière très concrète des leviers d’actions pour maintenir leur Excédent Brut d’Exploitation (EBE) avec une augmentation de 11% des intrants : augmenter les prix des produits, recentrer la production sur les cultures les plus rentables et les plus mécanisées, plus adapter le planning de production à la demande, nouer des partenariats avec d’autres producteurs, mieux communiquer pour mieux vendre ses produits, ajuster la surface des cultures.
Pour les producteurs d’ovins, certains ont pris conscience que leurs coûts de production étaient déjà très élevés et notamment trop élevés pour en vivre exclusivement (13.68€/kg en moyenne de coût de revient du kg de carcasse). La valorisation du produit reste très différente selon les modes de commercialisation choisis (ex : 16.5€/kg en vente directe et 8€/kg en circuit long. Une IGP permettrait en effet de mieux valoriser la production avec des prix plus élevés, en mettant en avant les qualités gustatives de la race solognote. Ce travail va nourrir la construction de la filière et la mise en œuvre de l’indication géographique protégée. La Solognote étant également utilisée pour l’entretien des paysages, une nouvelle piste de financement pourrait être explorée du côté des pouvoirs publics pour assurer son maintien.
Avez-vous des préconisations pour traiter cette thématique ?
Cibler des groupes de production par filière pour adapter la formation à la demande spécifique.
Les coûts de production sont une bonne porte d’entrée. Mais attention : l’hétérogénéité du niveau des stagiaires peut nécessité une séquence d’application en intersession pour mieux s’approprier les chiffres.
Être deux formateurs.
Le mot de la fin ?
Il faut oser répondre au cahier des charges et ne pas hésiter à se faire accompagner en amont par un(e) conseiller(e) VIVEA, parce que ça peut parfois paraitre compliqué alors que ça ne l’est pas.
Propos recueillis par Morgane HUSSON conseillère Délégation Ouest