Le contexte de l’étude
Depuis la fin des années 1980, les éoliennes terrestres et parfois celles offshore, sont pointées par certains éleveurs comme affectant la santé de leurs élevages avec des pertes économiques importantes. D’autres infrastructures électriques ont été depuis mises en cause, notamment des lignes Haute Tension ou Très Haute Tension et des antennes 4G et 5G. Toutefois, aucune étude n’a permis d’apporter des preuves de causalité. Face à ces incertitudes générées par ces innovations, les acteurs concernés expriment des désaccords et du désarroi, et une controverse socio-scientifique se fait jour.
Dans le même temps nous observons que des agriculteurs se forment à la géobiologie qui se définit comme « science qui étudie les rapports entre l’évolution géologique de la Terre et celle des organismes vivants »[1]. Il existe des formations d’initiation, de perfectionnement ou centrées sur le diagnostic électromagnétique. Elles sont présentées comme une alternative pour régler certains problèmes d’élevages non résolus par les approches conventionnelles. Ces formations visent à corriger les nuisances telluriques (réseau, veine d’eau, faille) et la pollution artificielle (ondes et champs électromagnétiques) par la mise en œuvre d’actions de prévention.
VIVEA a financé en 2021 et 2022, 155 formations concernant 1 273 stagiaires d’une durée moyenne de 11,6 heures portant sur la géobiologie, visant à résoudre ou améliorer les problématiques rencontrées par les éleveurs, telles que les courants parasites qui interfèreraient sur le fonctionnement des muscles et provoqueraient chez l’animal de la douleur, de l’inconfort, de la détérioration des performances et du stress, d’origine naturelle ou humaine. Le but étant d’améliorer le bien-être des animaux en agissant dès les premiers symptômes par exemple par la réduction des champs électromagnétiques pour améliorer la santé des troupeaux et réduire la consommation des médicaments.
VIVEA fait partie d’un comité d’experts, piloté par l’INRAE, réunissant des chercheurs afin de travailler sur la problématique des courants induits en élevage depuis juin 2022. Le groupe s’est réuni à plusieurs reprises faisant valoir l’état de l’art scientifique, un état des lieux, un état des controverses.
VIVEA et la communauté scientifique réunie autour de l’INRAE émettent cependant des doutes et s’interrogent sur les points suivants :
- l’efficacité de ces formations à la géobiologie quant à la résolution des problèmes rencontrés,
- l’effet d’aubaine engendrée par ces problématiques pour l’entrée de nouveaux prestataires de formation et la captation d’un marché financier.
Le comité a répondu en avril 2023 à un appel à projet de recherche Energie durable 2023, lancé par l’ADEME. L’étude qui sera menée par VIVEA sera rattachée à ce projet et les résultats seront diffusés dans le cadre de cette recherche.
Finalité et objectifs recherchés
Face à cette situation, VIVEA souhaite évaluer les formations à la géobiologie qu’il a financées afin de :
- mesurer la pertinence des formations à la géobiologie afin d’éclairer la prise de position et les orientations de VIVEA quant à l’éligibilité de ces formations aux financements VIVEA ;
- permettre à VIVEA d’élaborer des recommandations en matière de formation pour les éleveurs ou producteurs rencontrant des problématiques liées aux courants induits en élevage ;
- recueillir l’avis des stagiaires sur les modifications de pratiques ou améliorations apportées aux bâtiments ou sur les clôtures d’élevage et les améliorations observées.
Pour cela, VIVEA souhaite réaliser une enquête auprès des stagiaires contributeurs de VIVEA ayant suivi des formations à la géobiologie, que ce soit en production animale ou en production végétale, afin de mesurer :
- l’acquisition de compétences des stagiaires ;
- la mise en place d’actions à la suite de la formation ;
- le retour sur investissement constaté et l’efficacité des changements apportés et le maintien de cette efficience dans le temps.
L’enquête aura aussi pour vocation de recueillir auprès des stagiaires si, outre les formations à la géobiologie, ils se sont formés aux normes électriques de leur bâtiment ainsi que les raisons.
La restitution de l’évaluation est à destination du comité de pilotage VIVEA :
- Béatrice Dingli : Directrice générale
- Anne Jegouic : Directrice du développement des compétences et innovation
- Sylvie Martins : Chef de projet formation et cofinancement
Le comité de pilotage VIVEA fera un retour au comité d’experts piloté par l’INRAE.
Référence de l’appel d’offres à rappeler : R010/2023/ER3