Ces dernières années ont été particulièrement marquées par une forte variabilité du contexte climatique. Celui-ci évolue et les fluctuations de prix de marché, les crises sanitaires, la pression sociétale sur les pratiques agricoles sont toujours présentes. Pour pérenniser leurs exploitations et les rendre plus résilientes aux divers aléas, notamment au changement climatique, les agriculteurs doivent ajuster leurs modes de production et réfléchir globalement leur système. L’objectif est d’optimiser leurs facteurs de production pour des systèmes agricoles performants, résilients et permettant de créer de la valeur ajoutée.
Pour accompagner les chefs d’entreprise agricole, les élus du comité Lorraine ont décidé de mettre en place un appel d’offre spécifique dont l’ambition est de développer des formations permettant de progresser dans les techniques agroécologiques déjà mises en œuvre, connaître de nouvelles techniques agroécologiques et mesurer la création de valeur ajoutée ainsi que les impacts sur les performances de l’exploitation.
Dans le cadre de cet appel d’offres, Bio en Grand Est a mis en œuvre une formation pour que les participants, en tenant compte de l’évolution climatique, puissent évoluer dans leurs pratiques de production, stockage et commercialisation de leurs céréales en Agriculture Biologique et ainsi optimiser leur revenu.
Victor-Emmanuel Clément, exploitant agricole à Marainville sur Madon (88), a suivi cette formation. Il témoigne :
Le choix, la diversité de l’assolement, est primordial en AB pour la gestion de l’azote. La formation a permis de discuter, échanger avec l’animateur et les autres participants et avoir différents retours d’expérience. Cela permet aussi de reprendre les bases, le raisonnement à avoir pour mettre en place son assolement. L’intérêt de la formation est que nous avons pu voir un grand nombre de cultures adaptées selon le type de sol, le climat. Cela va me permettre de raisonner mon assolement et d’éviter les cultures qui ont besoin de beaucoup d’eau tout en variant l’assolement d’une année sur l’autre. Par exemple je vais essayer de développer d’autres cultures comme le tournesol ou la betterave, si la filière se met en place.
La partie sur le stockage a été une découverte pour moi car jusqu’à maintenant je ne stockais pas mes récoltes. Cela permet de bien réfléchir avant d’investir, en fonction de ses besoins pour ne pas se tromper, c’est rassurant. Cela m’a permis de chiffrer l’investissement nécessaire pour avoir une installation de stockage, triage qui répond à mes besoins, mes contraintes. De plus lors de la formation, nous avons fait une visite pour voir une installation fonctionnelle. Je vais en visiter d’autres avant de me décider.
Nous avons également appris les différentes méthodes pour refroidir le grain afin d’éviter la prolifération des insectes. Depuis, j’ai investi dans du matériel de refroidissement. Compte tenu des températures cette année, cet investissement a été très bénéfique !
Propos recueillis par Olivia JEUDY, conseillère VIVEA.