avril 2022 Grand Est

Depuis quelques années, on observe, en Lorraine, une augmentation du nombre d’installations en maraîchage, y compris par des personnes non issues du milieu agricole. L’intégration de surfaces de légumes permet aussi à des exploitations céréalières ou de polyculture-élevage de diversifier leurs productions.

Afin d’accompagner le développement de cette filière, les élus du comité Lorraine ont décidé de mettre en place un appel d’offres spécifiques pour répondre aux besoins identifiés des maraîchers. Cet appel d’offres spécifiques concerne la production maraîchère dont les légumes de plein champ, ainsi que la production de petits fruits, plantes aromatiques et médicinales. Il vise aussi bien les chefs d’entreprises installés en maraîchage, en particulier les nouveaux installés ou futurs installés, mais aussi les chefs d’entreprises ayant un projet de diversification en maraîchage.

Ce dispositif doit permettre aux chefs d’entreprises agricoles d’acquérir et renforcer les compétences nécessaires pour mettre en œuvre, développer et pérenniser une production en maraîchage. Il est important également qu’une offre de formation, adaptée à leurs productions, leur permette d’adopter des pratiques agroécologiques performantes en maraîchage.

Un exemple réussi de formation

Julie LOCQUENEUX, chef du projet Filière Légumes Vosges à la Chambre d’agriculture des Vosges

Une enquête terrain auprès des producteurs du département nous a permis d’identifier leurs préoccupations ainsi que leurs besoins en formation et de construire un plan de formation. Dans un premier temps, nous avons proposé une formation sur l’irrigation.

Cette année, nous avons mis en œuvre une formation sur la réalisation du plan de cultures. En effet la sécurisation de leur projet passe par une planification solide des cultures, d’autant plus qu’ une majorité d’entre eux commercialisent en circuits courts et produisent une sélection de légumes très diversifiée. Nous avons élaboré cette formation avec l’École d’Horticulture et de Paysage de Roville-aux-Chênes qui possède une exploitation d’expérimentation et des formateurs spécialisés en maraîchage.

L’appel d’offres spécifiques nous a aidé à structurer notre projet de formation afin de s’adapter aux besoins des stagiaires. Nous avons mis en place des ateliers, des travaux en sous-groupes qui ont contribué à des échanges enrichissants entre les participants. Nous avons aussi pu tester de nouvelles modalités comme la mise en place d’un temps d’expérimentation entre les journées de formation. A l’heure actuelle nous avons d’autres projets de formation que nous allons proposer avec l’École d’Horticulture et de Paysage de Roville-aux-Chênes, comme la lutte biologique, la diversification en légumes de plein champ et la mutualisation des coûts. 

Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, j’ai suivi une formation à Valdoie puis je me suis installé en maraichage Bio en 2018. J’exploite un peu plus de 1,5 hectare. Pour la vente, je privilégie les circuits courts et la vente directe.

Cette formation sur le plan de culture pluriannuel était intéressante. J’ai pu revoir et compléter certaines techniques, méthodes apprises lors de ma formation à Valdoie.

Les échanges que nous avons eu avec les autres participants sur la rotation des cultures m’ont permis de comparer mes pratiques, voir ce que je peux améliorer. Il y a certaines méthodes qui fonctionnent bien chez les autres que je vais pouvoir essayer. Par exemple, je vais anticiper mes apports d’engrais verts et les semer beaucoup plus tôt. Il faut aussi que je revoie mon itinéraire pour la betterave et le céleri.

La visite de l’atelier de Roville-aux-Chênes était aussi intéressante, on a pu voir les itinéraires mis en place, la culture hors sol. Cela m’a permis de comparer et conforter mes choix sur mon exploitation.

Je me forme régulièrement, surtout sur la période hivernale. Actuellement, je me forme pour pouvoir proposer, avec d’autre producteurs, la vente directe de nos produits via une plateforme en ligne. Et l’hiver prochain, je souhaite me former sur les plantes bio-indicatrices afin de mieux connaitre mon sol.

Thierry BOURLETTE, maraîcher à Gruey-lès-Surance (88)

Propos recueillis par Olivia JEUDY, conseillère VIVEA.