En 2021, VIVEA s’est rapproché du Comité Interprofessionnel de Gestion du Comté (CIGC) afin d’identifier les compétences nécessaires aux éleveurs du massif jurassien pour qu’ils puissent répondre aux nouvelles exigences du cahier des charges de la filière Comté mais plus globalement aux enjeux actuels de pratiques plus agro-environnementales, d’adaptation au changement climatique, de prise en compte du bien-être animal, etc.
Les élus du comité VIVEA de Bourgogne Franche-Comté ont élaboré un cahier des charges, pour orienter l’offre de formation à destination des producteurs de lait à Comté et les autres AOP du massif jurassien. Les organismes de formation qui s’inscrivent dans le dispositif évaluent systématiquement à froid les effets des formations.
Le bilan qualitatif et quantitatif annuel s’est déroulé en septembre 2023 avec des élus de VIVEA et du CIGC à la Maison du Comté de Poligny.
Un bilan est très positif
Entre septembre 2022 et juin 2023, 60 formations ont été réalisées réunissant 526 stagiaires et mobilisant 280 360€ de financement VIVEA. Les thématiques, abordées dans ces formations concernent : le bien-être et la santé animale (29 formations), la stratégie d’exploitation (17 formations), la gestion des prairies et l’autonomie fourragère (11 formations) et la production ou limitation de la consommation d’énergie (3 formations).
Des stagiaires qui tirent profit des formations
Les évaluations à froid (taux de retour de 57%) montrent qu’à l’issue des formations, les stagiaires modifient leurs pratiques.
Les éleveurs ayant participés à des formations centrées surla méthode Obsalim ou l’outil Panse bête disent qu’ils prennent plus de temps pour observer le comportement et l’état des animaux. Certains ont modifié les rations des vaches laitières (moins de quantités, changement de l’ordre de distribution des aliments) et acheté du matériel pour peser les aliments. D’autres reverront l’alimentation des veaux et réaliseront un sevrage plus tardif.
Pour les formations stratégiques, le calcul de coûts de production ou la recherche de plus d’efficacité économique conduit certains agriculteurs à limiter les intrants, réaliser du stock de fourrage pour les années difficiles, réduire le taux d’élevage. Beaucoup disent poursuivre la recherche d’autonomie.
Enfin concernant la gestion des prairies et l’autonomie alimentaire, les stagiaires indiquent des changement de pratiques concernant la gestion de l’herbe et la conduite des prairies pour plus de résilience face au changement climatique. Les pistes d’actions des stagiaires concernent le choix de mélanges multi-espèces, l’implantation de luzerne ou la pratique du sur-semis.
Forts de ces évaluations, les élus du comité VIVEA de Bourgogne-Franche-Comté et le CIGC souhaitent poursuivre le dispositif en 2024. Tous espèrent qu’un maximum d’éleveurs se formera sur ces thèmes porteurs bien en phase avec les enjeux de demain.
Sylvie HUMBLOT Conseillère en Franche-Comté