juillet 2021 Auvergne-Rhône-Alpes

Les élus du comité VIVEA AuRA souhaitent renforcer les capacités des agriculteurs à bien communiquer sur leur métier, leurs productions ainsi que sur le rôle du secteur agricole dans la société en cohérence avec les attentes du grand public et les enjeux actuels du développement agricole.

C’est dans ce cadre-là que le collectif 3 A -Agriculteurs de l’Agglomération d’Annecy- a suivi une formation proposée par la Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc « J’apprends à communiquer avec les élus locaux ». Cette formation vise plusieurs objectifs :  permettre d’acquérir les notions de base de la communication en public, clarifier les principales problématiques agricoles locales et établir des messages clairs et entendables à transmettre aux élus lors d’une rencontre prévue fin mai sur une exploitation.

Trois ateliers sont prévus lors de cette manifestation : un concernant le foncier, un autre l’environnement et enfin sur la diversification et circuits courts.

Il est important de rencontrer les élus afin de leur montrer qu’il y a encore des agriculteurs au pied de la ville, qu’ils connaissent les avantages et les contraintes de notre métier, que nous participons à l’activité et à la vie des communes et que l’on s’adapte aux attentes sociétales. Nous entretenons les terrains et nous produisons de la nourriture consommée sur place.  Cependant, nous rencontrons des problématiques liées à l’urbanisation tels que le foncier et des difficultés du vivre ensemble. Il est donc important de se former pour faire passer des messages avec des mots simples, sans double sens ni agressivité et interpeler. La formation nous aide à réfléchir sur un thème que l’on connait bien mais pour lequel il n’est pas toujours facile d’y apposer les mots justes. Elle permet d’échanger entre nous, de se rassurer et nous oblige à nous arrêter, à nous poser des questions.

Pierre D.

La communication est transversale et sert au quotidien dans tous les domaines. Tout se passe dans le dialogue. Il est important de se faire connaître des élus pour montrer qu’on existe et expliquer notre profession. Nous rencontrons beaucoup de soucis avec les riverains en raison d’une méconnaissance de notre métier. La formation est un bon exercice pour établir un dialogue constructif. On apprend à prendre du recul, à parler de nos problématiques calmement. Les apports théoriques sur la communication et les mises en situation sont complémentaires. A l’issue de la formation on se sent plus à l’aise et l’on peut même utiliser ce que l’on a appris dans le cadre des relations avec les salariés ! 

Marianne M.

Chaque année les agriculteurs perdent des terres. Il faut alerter les élus pour laisser les agriculteurs déjà en place et prendre du temps pour partager le foncier. Pour cela, il faut savoir aborder des sujets sensibles avec diplomatie et ne pas se braquer d’entrée de jeu, ce qui n’est pas toujours facile et dépend des interlocuteurs. Les agriculteurs doivent être écoutés et consultés. La formation nous a permis de préparer la venue des élus, d’apprendre à nous exprimer devant tout le monde et d’avoir un discours à la portée de tous en faisant des comparaisons. Par exemple, pour montrer le besoin en foncier en l’élevage expliquer qu’une UGB (unité de gros bétail) à l’année est égale à 1ha soit la surface d’un terrain de foot. La formation m’a aidé à aller à l’essentiel en apprenant à formuler les choses sous un autre angle. Nous avons pris le temps du recul nécessaire pour donner envie aux élus de revenir et de solliciter les agriculteurs pour avoir notre avis.

Pour Cédric D., éleveur de vaches laitières

La journée des élus s’est déroulée comme prévu le samedi 29 mai en présence d’une soixantaine d’élus et ce dans le respect des contraintes sanitaires.

Les membres du collectif d’agriculteurs 3 A ont pu, grâce aux compétences acquises en communication, présenter et valoriser posément leur métier, les problématiques rencontrées localement tout en s’appuyant sur l’argumentaire préparé en amont.

Les échanges ont été constructifs et ont permis de déclencher une rencontre à l’automne avec les élus objectif accompli.

Katia RICHARD, conseillère VIVEA délégation Sud-Est