septembre 2024 Grand Est
Alain et Francine GERARD

Rencontre avec Alain Gérard, qui profite sereinement de sa retraite depuis janvier 2024.

Alain Gérard, 62 ans, est retraité depuis quelques mois. Il a transmis son exploitation à un repreneur hors cadre familial.

Auparavant, Alain a suivi 3 formations sur la thématique de la transmission, pour un total de 6 jours en 3 ans. « C’est pendant ces journées de formation que j’ai pris conscience que le projet était plus large que la ferme comme outil de production agricole », dit le jeune retraité, citant en exemple la question du domicile familial qui se trouve à proximité de la ferme.

Déjà 5 ans avant sa retraite, Alain a suivi une première formation sur la thématique de la transmission d’exploitation. « On se dit « 5 ans avant », avec le travail à la ferme, avec les investissements, il sera bien temps. Mais si, 5 ans c’est pas de trop. Il faut du temps pour mûrir les choses. »

En bref : l’exploitation d’Alain au moment de la transmission 

  • Production laitière
  • 60 VL
  • 115 Ha
  • EARL, seul exploitant.
  • 1 salarié
  • Agriculture Biologique depuis 1998

Des formations variées

Alain a participé à des journées de formation complémentaires proposées par l’ARDEAR et Form’Agir: « Entre les différentes formations suivies, bien que sur la même thématique, ce n’étaient pas les mêmes entrées, il n’y avait pas de redites. Et s’il y en avait, ce n’était pas du luxe. On intègre différemment les choses selon le contexte. »

Anticiper le changement

« La ferme, c’est une partie de notre vie et de notre identité. » dit Francine, l’épouse d’Alain qui se souvient de la prise de recul permise par la formation notamment « comment on se prépare à se détacher et à laisser la place à quelqu’un d’autre ».

Suite à l’une des formations, Alain et son épouse ont sollicité un accompagnement spécifique sur la dimension humaine de la transmission. Il leur a permis de transmettre les responsabilités progressivement une fois le repreneur identifié « on n’aurait pas pensé à un accompagnement sur ce sujet sans la formation, et ça nous a bien a aidé ».

« C’est à nous de piloter »

Une autre formation, plus axée sur les formalités, a conduit Alain à clarifier ces aspects. Selon lui, cette formation « a permis de situer qui fait quoi, quand… de se familiariser avec les organismes et les personnes. C’est à nous de piloter. Nos interlocuteurs habituels nous ont accompagné sur chaque aspect (comptabilité, juridique, MSA…). »

La force du collectif

Les formations se déroulaient en petits groupes, de 7 à 10 personnes. Les échanges entre pairs ont été appréciés par Alain et par son épouse qui a également participé à certaines journées : « En formation, nous avons pris conscience de nos freins grâce au regard extérieur. Ça nous a permis de prendre du recul. La réaction des autres alerte sur certains points. Le partage d’expérience est toujours d’une grande richesse, ça éclaire, ça alerte, ça fait écho ».Et de conclure « c’est en faisant l’expérience [de la formation] qu’on en perçoit l’intérêt ».

Une démarche couronnée de succès

Après 5 années à piloter sa transmission, ponctuées de réflexions, de formations, et accompagné par plusieurs organismes, Alain a transmis son exploitation à un repreneur qui poursuit l’activité avec le même système d’exploitation, en production laitière conduite en Agriculture Biologique.

Depuis 2022, les élus du comité VIVEA Lorraine ont mis en place un appel d’offre spécifique intitulé « Préparer et réussir sa transmission » afin de favoriser le développement des formations sur cette thématique multiple qu’est la transmission.

Depuis 2022 :

  • 17 formations proposées par 3 organismes de formation en réponse à l’AOS
  • 134 stagiaires formés

Propos recueillis par Claire PIERRON, conseillère VIVEA Lorraine